Fil d' Ariane


Pourquoi le fil d'Ariane ?




Fille de Minos, roi de Crète, Ariane est  amoureuse de Thésée ; elle  lui donne donc une pelote de fil et lui recommande d’en attacher l’une de ses extrémités à l’entrée du labyrinthe dans lequel il devra s’enfoncer pour affronter et tuer le Minotaure. En s’aidant de ce  fil, Thésée parvient à sortir du labyrinthe et à retrouver la lumière.

Et d’abord, qui était que ce Minotaure ?

Le Minotaure était un terrible monstre au corps d’homme et à la tête de taureau. Il avait été enfanté par Pasiphaé, femme de Minos, à la suite de son accouplement avec un taureau, qu’elle avait induit en erreur en se glissant dans le corps en bois d’une vache construite par Dédale. Furieux, Minos ordonne à Dédale, un architecte athénien, de construire un labyrinthe pour cacher cette honteuse descendance.

Comment Thésée s’est-il retrouvé là ?

Le Minotaure exigeait de pouvoir dévorer sept jeunes garçons et sept jeunes filles  tous les neuf ans. Comme les Crétois avaient vaincu les Athéniens, Minos trouva commode de se fournir à Athènes en imposant à celle-ci de fournir le tribut demandé par le Minotaure. Cette année là, Thésée décide de se porter volontaire au sein du contingent des futures victimes. 


Et Ariane dans tout cela ? 

Elle avait exigé de Thésée qu’il la prenne pour épouse en remerciement de son « dévouement ».  Après avoir occis le  Minotaure Thésée repart sur son bateau, avec Ariane et les jeunes ex-futures victimes.  Lors d’une escale à Naxos, Dionysos tombe amoureux d’Ariane. Thésée laisse donc Ariane endormie sur le rivage de Naxos.

 « Ariane, ma sœur, de quel amour blessée
Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée ! » ( Jean Racine,  Phèdre, I, 3)
 


Et après

De retour à Athènes, Thésée « oublie » de hisser la voile blanche qui devait annoncer de loin son succès à son père, Egée, roi d’Athènes ; à la vue de la voile noire, signe convenu d’un insuccès funeste dans cette affaire du Minotaure, Egée, de désespoir, se précipite dans la mer qui depuis porte son  nom. De ce fait, le trône d’Athènes est vacant, et Thésée l’occupe séance tenante. Après quelques autres aventures, dont un combat fameux contre les Amazones, il épouse sur le tard Phèdre,  sœur d’Ariane, qui tombe folle amoureuse de son beau-fils Hippolyte, et se suicide lorsqu’il la repousse, non sans avoir laissé à Thésée une lettre accusant ledit Hippolyte de lui avoir fait les avances dont elle même était en fait l’auteure.

C’est ce qu’on appelle un fameux cercle de famille.

Et donc, pourquoi un site transactionnaliste à l’enseigne du fil d’Ariane ?

Comme on peut le constater, la mythologie grecque est une source inépuisable d’histoires propres à inspirer les penseurs et les passeurs qui se consacrent aux arcannes de notre monde intérieur, aux rebondissements des histoires de vie, aux répétitions scénariques et à la systémie des constellations familiales. Après Freud, la lecture de l’histoire d’Œdipe n’a plus jamais été la même, et il pourrait en être de même des autres mythes antiques.

Si l’on scrute attentivement la pensée bernienne, elle se présente effectivement comme un dédale : on cherche l’origine de ses idées au travers des influences historiques, scientifiques ou littéraires qu’il revendique lui-même. D’intuitions fulgurantes en métaphores parlantes, on s’efforce de le suivre dans des raisonnements qui ne sont pas toujours étayés, ni quelquefois même énoncés ; on retrace des hypothèses sous-jacentes, mais celles-ci changent brusquement au fil de ses différents ouvrages. Bref, suivre la pensée de Berne n’est pas comme descendre un long fleuve tranquille.

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Berne, le Minotaure et la psychanalyse


Eric Berne n’a pas créé l’analyse transactionnelle ex nihilo. Il l’a inscrite dès le départ dans un lien fort à la psychanalyse. Mais ce lien s’est trouvé très tôt marqué du sceau de l’ambiguïté. Qu’il suffise de noter ici, à titre d’exemple, l’étonnant jeu de cache-cache auquel se livre Berne dans « Analyse transactionnelle et psychothérapie » vis-à-vis de la psychanalyse, qui ne peut échapper à un lecteur attentif de cet ouvrage.
Aussi le projet d’inscrire la discipline que constitue en propre l’analyse transactionnelle, dotée d’une histoire, d’une théorie et de méthodes spécifiques, doit-il donner une place à l’étude attentive, informée et critique, de ses liens avec la psychanalyse. Eric Berne lui-même nous en a fourni des éléments de choix dans un  ouvrage qui, cela vaut la peine de le mentionner, fut le premier livre qu’il publia de la série de sept qui constituent l’ensemble de sa production livresque. Il s’agit d’un ouvrage d’abord publié en 1948, « The mind in action », revu, augmenté et publié en 1968 sous le titre « A layman’s guide to psychiatry and psychoanalysis ».
C’est dans cet esprit que nous nous proposons d’explorer cette œuvre dans laquelle on voit Eric Berne se livrer, entre autre, à un exposé de la psychanalyse destiné au grand public. Il nous a également semblé utile de faciliter l’accès à un public francophone, de cet ouvrage dont la traduction en français en  ... ??? ... est aujourd’hui épuisée.
Nous nous attacherons à suivre le cheminement de l’auteur dans sa présentation de la psychanalyse : qu’en a-t-il compris ? Dans quelle conception d’ensemble du fonctionnement de l’être humain se place-t-il ? Sous quel angle a-t-il choisi de présenter les concepts complexes  de la psychanalyse? Qu’a-t-il souligné ? Qu’a-t-il mis de côté ? A quels auteurs s’est-il référé ?
Sur le plan de la forme, nous publierons une série d’épisodes au fil des mois à venir. Chacun sera constitué d’un extrait de l’ouvrage et de nos commentaires.
Le premier épisode est consacré à la préface, rédigée par Abraham Arden Brill, psychiatre et psychanalyste américain, dont l’identité aussi bien que la position vis-à-vis de l’auteur de l’ouvrage, devraient à n’en pas douter exciter la curiosité de toute personne intéressée de près ou de loin à l’analyse transactionnelle ...
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Une recherche en Analyse Transactionnelle est-elle possible ?

Plusieurs auteurs (Rath, Maquet) ont bien remarqué que la préférence affichée par Berne pour la simplicité, pour la diffusion et, à la fin de sa vie, pour l’institutionnalisation, avait fortement marqué l’AT dans le sens d’une prééminence des voies et moyens d’une extension au détriment d’une exigence de recherche et d’approfondissement.
Pour autant, l’origine de l’AT se situe bien dans une recherche personnelle de Berne, éventuellement appuyée sur un groupe de réflexion, les Séminaires de San-Francisco.

C'est peut-être une reprise en considération de cette dimension...

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